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10/07/2011 Pélerinage du Roc

LA CHAPELLE DU ROC

Perchée au dessus du village de Castelpers à Saint-Just-sur-Viaur, au confluent  du Céor et du Giffou, la chapelle de Notre-Dame du Roc s’élève au sommet d’un rocher qui surplombe à pic les deux vallées de près de deux cent mètres.

Notre-Dame du Roc est l’un des plus anciens sanctuaires du Ségala et remonte à plus de 10 siècles. Son abside semi-circulaire à bandes lombardes (cf. vue extérieure ci-dessus de la chapelle du Roc avec l’avancée en forme d’hémicycle décorée de pilastres de faible saillie) signe son appartenance à l’art préroman.

Comme la chapelle de Roucayrol qui, du haut de la colline du Sérayet de Saint-Just domine la vallée du Viaur à la frontière du Tarn et de l’Aveyron, la chapelle du Roc apparait comme un site défensif refuge pour garder la vallée et un lieu de prière pour faire barrage au développement en Rouergue des idées nouvelles du Catharisme en provenance de l’Albigeois.

Rempart temporel et spirituel contre l’invasion de l’hérésie cathare, la statue de Notre-Dame du Roc, à l’intérieur de la chapelle, représente la Vierge écrasant des serpents noirs.

L’ «Histoire » dit qu’en cet endroit, avait été édifié vers l’an 1000, avec cette chapelle, un château, siège du seigneur de Castelpers, maître de la région. Une légende naquit alors autour de ce château, faisant intervenir Sainte-Foy de Conques qui fait l’objet en Rouergue d’une immense dévotion.

La légende raconte qu’un chevalier bon chrétien, injustement retenu prisonnier au château par le seigneur de Castelpers, demanda et obtint du dit seigneur une « permission de sortie » qu’il mit à profit pour aller prier Sainte-Foy à Conques. Revenu dans sa prison à Castelpers et ayant repris ses fers, Sainte-Foy lui apparut qui organisa son évasion : saut par la fenêtre dans le précipice, réception sans encombre sur la terre ferme, prise en charge sur un âne lui permettant d’échapper à ses poursuivants et rupture soudaine « comme du cristal », des fers qui l’entravaient…autant de « miracles » accomplis par Sainte-Foy en faveur du pieux chevalier.  C’est ainsi que la chapelle demeure le seul reste du fameux seigneur de Castelpers dont il est fait mention dans le « Livre des miracles de Sainte-Foy ». (*)…

La chapelle du Roc reste un lieu de pèlerinage. Il avait lieu cette année  le 10 juillet 2011.
De Castelpers, on y accède par un sentier assez raide qui part du pied de la « Croix du pont de Castelpers » (voir ou revoir à ce sujet l’inventaire des croix de Meljac, croix n°9).
On peut aussi de Meljac rejoindre la chapelle du Roc en passant par le Martinesq. A Subrigues, un sentier partant face à la « Croix de chemin de Notre-Dame du Roc » (voir l’inventaire des croix de Meljac, croix n°17), nous conduit au Roc.

15/10/2011 Couleurs d’automne

photos de Gaelle Vigroux-Albinet du Puech Issaly

Couleurs d’Automne à Meljac
« …Après lo rambalh e l’afiscament de l’estiu, la davalada amb sas seradas que s’alongan es una sason a viure suaudament. Nòstres còrses an besonh de seguir lo ritme de las sasons. Sapiam trobar aquel ritme e profeitar dels bons moments de la vida que passan totjorn plan tròp vite… » Après le remue-ménage et l’excitation de l’été, l’automne et ses soirées qui s’allongent est une saison à vivre calmement. Nos corps ont besoin de suivre le rythme des saisons. Sachons trouver ce rythme et profiter des bons moments de la vie qui passent toujours bien trop vite.
Extrait de « Davalada en Roergue Bas » (Automne en Bas-Rouergue) de Gilles Combes – revue Patrimoni (12.2009).

01/12/2011 Brumes du matin

C’est le thème de cette nouvelle galerie de photos.

Une collection de « brumes matinales » réalisée par notre ami Jean-Marie Albinet
qui ne pratique jamais les chemins du Puech Issaly de Meljac sans son appareil photos et qui nous fait partager sa passion.

30/12/2011 Hiver meljacois

(photos d’hiver 2009-10 de Gaelle Vigroux-Albinet du Puech Issaly) 

« … Me remembri los ostals èran pas subrecalfats coma uèi e tanplan quand se desrevelhavan de matin l’aiga aviá gelat dins lo farrat sus l’aguièira o lo vestit espandit la velha al ser dins la cosina èra enregdesit pel gèl.

Me remembri los dessenhs subrebèls depausats pel gibre sus las vitras e que desvistàvem lo matin quand nos levàvem dins l’ostal glaçat.

Tòrni véser los montets de lenha que carrejàvem a l’abric a la davalada per passar l’ivèrn.

Tòrni pensar als païsans que dempuèi las bòrias las pus recuoladas montavan sus l’esquina los bidons de lach de feda fins a la rota granda ont lo carrejaire fasiá l’impossible cada jorn per los venir amassar. La fabricacion del Rocafòrt se chautava plan de la nèu suls camins ! Lo bidon de lach, magra mas tan preciosa sorga de revengut per las familhas … »

 «  … Je me souviens les maisons n’étaient pas surchauffées comme aujourd’hui et aussi, quand on se réveillait de bon matin, l’eau avait gelée dans le seau sur l’évier ou le vêtement étendu la veille au soir dans la cuisine était raidi par le gel. Je me souviens les dessins superbes déposés par le givre sur les vitres et que nous découvrions le matin quand nous nous levions dans la maison glacée.

Je revois les tas de bois de chauffage que nous charrions à l’abri à l’automne pour passer l’hiver.

Je repense aux paysans qui depuis les fermes les plus reculées montaient sur le dos les bidons de lait de brebis jusqu’à la grande route où le charretier faisait l’impossible chaque jour pour venir les ramasser. La fabrication du Roquefort se moquait bien de la neige sur les chemins ! Le bidon de lait, maigre mais si précieuse source de revenu pour les familles… »
Texte extrait de « La nèu » (La neige) de Gilles Combes (revue Patrimoni décembre 2009).