UN SIECLE, ou presque, D'ECOLE A MELJAC - 3ème partie -


un peu d' Histoire: le contexte "légal" de l' enseignement en France:

Le premier document dont nous disposons est daté du 24 décembre 1870, établi par Messieurs Cailhol et Mouly qui "dirigent" l' école ; il s' agit du "registre matricule de tous les enfants reçus à l' école depuis le 1er janvier jusqu'au 31 décembre", signé en page 4 par Monsieur Antoine Mouly.

Nous sommes alors en 1870; et c' est la fin du Second Empire.
Le 19 juillet 1870, la guerre est déclarée avec l' Allemagne, le 2 septembre l' armée française capitule à Sedan devant les Allemands et l' empereur Napoléon III est fait prisonnier. Le 4 septembre 1870, Gambetta fait acclamer la déchéance de l' empereur et proclamer la République (ce sera la IIIème République qui durera jusqu'en 1940). La III ème République doit alors faire face à la fois à l' insurrection de la Commune qui sera écrasée en mai 1871 et à l' occupation de l' armée allemande. Les préliminaires de paix sont négociés à Versailles et confirmés par le traité de Francfort, le 10 mai 1871. La France perd l'Alsace et la Lorraine.


A cette époque, le régime de l' école est encore celui de la loi Guizot de 1833 qui crée et organise l' enseignement primaire.
L' enseignement n' est alors ni gratuit ni obligatoire; les Conseils Municipaux ont la responsabilité de désigner les enfants qui seront admis gratuitement et ceux qui paieront une rétribution qui s' ajoutera au traitement versé par l' Etat à l' instituteur.

François Guizot exercera successivement de 1832 à 1848, sous la Monarchie de juillet et jusqu'à l' avènement de la IIème République, les fonctions de ministre de l' Instruction Publique et des Affaires Étrangères et de Président du Conseil.
Frédéric, comte de Falloux sera ministre de l'Instruction Publique de 1848 à 1849, sous la IIème République, préparant la loi portant son nom qui sortira en mars 1850.
Victor Duruy, historien et homme politique sera ministre de l'Instruction Publique sous le Second Empire de 1863 à 1869. Il développera l' instruction primaire mais aussi créera un enseignement secondaire pour les filles.
Jules Ferry quant à lui fut ministre de l' Instruction Publique sous la IIIème République en 1879, Président du Conseil jusqu'en 1881 puis de 1883 à 1885.

Censée organiser la liberté de l' enseignement, la loi Falloux (du nom du ministre de l' Instruction Publique) du 15 mars 1850 donne à tout Français titulaire d' un brevet de capacité ou ministre d' un culte reconnu par l' Etat, le droit d' ouvrir une école primaire et place les écoles primaires publiques sous la surveillance du clergé.
Cette politique sera poursuivi sous le Second Empire, notamment sous l' impulsion de Victor Duruy, ministre de l' Instruction Publique de 1863 à 1869 et ce jusqu 'à Jules Ferry qui, également ministre de l' instruction publique, entreprendra conformément au programme républicain, de mettre en place "l' enseignement primaire , gratuit et obligatoire ".
Une loi de 1881 décide qu' il ne sera plus perçu de "rétribution scolaire" dans les écoles primaires publiques. En 1882, Jules Ferry fait voter une deuxième loi qui rend l' enseignement primaire obligatoire pour les enfants de 6 à 13 ans. L' enseignement doit, à l' école publique, être strictement neutre du point de vue religieux; les écoles primaires devant fermer un jour par semaine en sus du dimanche pour "permettre aux parents de faire donner, s' ils le désirent, à leurs enfants, l' instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires". Se trouve également aboli le droit de contrôle accordé au clergé par la loi Falloux.

Ci-dessus, de gauche à droite, les 4 pages d' un document "liste des "élèves gratuits" de 1875 avec,
-en page 1, une lettre du Préfet de l'Aveyron, H de Serres, au maire de la commune, lui faisant les recommandations quant à l' établissement des listes des élèves gratuits pour l' année 1875
-en page 2 & 3, la liste des élèves; on remarquera en bas de page 3, à côté de la signature de l' adjoint au maire (maire décédé), la signature du "desservant" Calmels, curé de Meljac

-en page 4, la délibération du 31 janvier 1875et la signature du Conseil Municipal sur la liste établie ainsi que l' arrêté du Conseiller de Préfecture du 23 février 1875.

 

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